Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 02 novembre 2014

Une langueur monotone

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Verlaine
Poèmes saturniens


Chanson d’automne est un des plus célèbres poèmes de Verlaine, en particulier à cause des trois premiers et trois derniers vers. Serge Gainsbourg ira jusqu’à écrire une chanson largement inspirée de ce poème et contenant certains de ses vers. Ce poème illustre particulièrement bien la mélancolie profonde de l’œuvre de Verlaine. Cette mélancolie ne doit pas faire oublier, pour autant, l’autre versant de son travail poétique, fait de légèreté et de rire. bacdefrancais.net

lundi, 26 mai 2014

Les deux pins sur un rocher

Les deux pins sur un rocher de Frédéric Cubas-Glaser, artiste peintre

Dans les montagnes Pyrénéennes entre Cerdagne et Capcir, le climat était si rude, le vent âpre fouettait si fort les joues, que les arbres étaient une bénédiction pour les villages Catalans alentours.
Ils apportaient chaleur, pendant l’hivernage et travail pour les hommes dès les fontes.
En 1939 deux graines de pin-parasol, venant du versant Espagnol, furent déposées sur un rocher, tout près du lac de Matemale.
Et même si le gel, la sécheresse, avait tout fait pour les en empêcher, en quelques années , embrassant le minéral, deux arbres juvéniles, avaient réussi à y pousser, si profondément entrelacés l’un dans l’autre, que l’œil humain n’aurait pu les dissocier.
Il fallait les voir, amoureusement noués, s’élancer pour boire les ciels d’été, la cime tournée vers le Cambre d’Aze.

poésie,art,peinture,littérature,poème,cerdagne,capcir,catalogne,pyrénées orientales


Leur beauté avait attiré deux jeunes Catalans qui venaient chaque jour renouveler, promesses et serments. Ces deux amants y avaient depuis le début de l’été, trouvé au pied de ces quatre éléments, à la fois un refuge mais aussi un symbole pour leur aventure.
Le jeune homme, chaque jour s’ouvrait un peu plus à sa future compagne. Joan ressentait en lui, une envie de Nord, de sonder le murmure des plaines, une vraie envie de ville, un frémissement à l’idée des bruits de machines et des désirs de richesse bien illusoires.
Monserrat, de ses grands yeux de braise pressentait qu’il lui fallait profiter de chaque souffle de cet amour comme le fer s’enflamme et profite de la forge.


Pour lire la suite cubas-glaser.fr

dimanche, 23 mars 2014

Oh ! combien de marins, combien de capitaines

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfoui ?

Combien de patrons morts avec leurs équipages ?
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée,
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus
Oh ! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

vendredi, 21 mars 2014

Printemps... des poêtes, le 16ième

Par les grillages de l’attente
Je laisse l’espoir à la mer
Egrener ses ombres mouvantes

Mon regard lèche la torsade
Du fer forgé envoluté
La brise arrondit sa chamade

Poète Rassemble le monde
Brode la dentelle des marées
Et calligraphie sur leur onde

poésie,poème,livre,printemps,mer,marées,espoir,


L’annonciation démiurgique
Qui vibre au chant désespéré
Jailli de ta lèvre magique

Tisse et fais renaître le songe
Où être heureux nous voudra dire
Que nous chasserons le mensonge

Malgré la honte et les carnages
Le cœur léger sous la nuée
Nous survivrons en tes mirages

Qui offrent leur parfum de menthe
Sous la volute enamourée
Face à la mer qui invente

Poème de Jamel Eddine Bencheikh

dimanche, 20 octobre 2013

Je reste avec vous

Comment signifier l'acte créateur à l'écran ? Dans son premier film, « Le Sang d'un poète », Cocteau se livre à une réflexion très libre, entièrement soumise au pouvoir fantasmatique des images de cinéma, sur le mystère de la création artistique et des songes douloureux qui habitent l'esprit du poète. Les images du film constituent une impressionnante projection d'images mentales sans grande continuité narrative, étrange voyage allégorique, déambulation hallucinée au pays des idées. Moment peu cinégénique, l'acte créateur est ici au cœur de la première séquence du film.


Pour une analyse de ce film, on peut consulter le site cndp.fr

jeudi, 14 février 2013

Mignonne, allons voir si la rose

Mignonne, allons voir si la rose

poème,poésie,fleurs


Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Poème de Ronsard, 1524.

05:30 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, fleurs

dimanche, 05 février 2012

Le monde autour est sourd

Pendant qu'on se promène
L'enfant pour cinq francs la semaine
Vient broder des survêts
Pour l'homme blanc qui golfe en voiturette
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
Porter secours c'est défendu
Le monde autour est sourd, bien entendu

Chercheur contre nature
Truqueur, sur l'honneur qui jure
Faut pas que ça vous inquiète
J'ai bien connu l'animal mort dans votre assiette
Sale temps sur la planète
Oh le drôle, le drôle de temps
Porter secours c'est défendu
Le monde autour est sourd, bien entendu

Pendant qu'on se promène
L'enfant pour cinq francs la semaine
Chercheur contre nature
Bien caché derrière sa devanture
Tricheur à la tribune
Et nous, tous les applaudir
Comme la lune
Comme la lune...

Paroles et Musique: Francis Cabrel

dimanche, 27 novembre 2011

Les pauvres gens de Victor Hugo

Bande annonce du film Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin...

Les pauvres gens de Victor Hugo

Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.

film,poésie,victor hugo,poème,océan,pêche

...

C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous,
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche,
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, lès voilà!"

On peut lire l'intégralité du poème de Victor Hugo sur le site poesie.webnet.fr

vendredi, 07 octobre 2011

Histoire de marins, un poème de Tomas Tranströmer

Tomas Tranströmer a obtenu le prix nobel de littérature 2011.

Les poèmes de Tomas Tranströmer nous parlent d'expériences très simples, presque banales, quotidiennes ­ un concert d'orgue, l'océan en hiver, les cloches des églises en ex-RDA ­, et pourtant chacun d'entre eux est un événement en lui-même. À travers une observation très fine de la matérialité du réel, c'est la beauté de l'expérience sensible qui se dit.

Histoire de marins

Il ya des jours d'hiver sans neige où l'océan est parent
d'un pays de montagne, tapi dans sa parure de plumes grises,
un court instanten bleu, de longues heures avec des vagues comme des lynx
pâles, cherchant vainement un appui sur le gravier des plages.

C'est ces jour-là que les épaves quittent l'océan pour chercher
leurs armateurs, s'installer dans le vacarme de la ville, que des équipages
de noyés s'envolent vers la terre, encore plus légers que la fumée des pipes.

(C'est dans le Nord que courent les vrais lynx, aux ongles affûtés
et aux yeux rêveurs. Dans le Nord, où le jour
habite dans une mine, de jour comme de nuit.

Où l'unique survivant peut s'asseoir
près du poêle de l'aurore boréale et écouter
la musique de ceux qui sont morts gelés.)

On peut lire quelques poèmes de Tomas Tranströmer sur le site esprit.presse.fr

 

jeudi, 07 avril 2011

Ma poésie parle pour moi

 Un hommage de la Nation a été rendu ce mercredi au Panthéon à Aimé Césaire, grand poète et homme politique martiniquais. Le corps d'Aimé Césaire reste en Martinique, conformément à sa volonté, mais une fresque composée de portraits est installée au coeur de la nef du panthéon.

Une centaine d'élèves de collèges et lycées de Martinique et de métropole, des étudiants du lycée Louis Le Grand et de l'Ecole normale supérieure, où a étudié Aimé Césaire, ont assisté à cette cérémonie. Un poème d'Aimé Césaire a été lu par une lycéenne martiniquaise et un film de 8mn sur sa vie, réalisé par la cinéaste Euzhan Palcy, a été diffusé.

poésie,poème,aimé césaire,martinique,outre-mer

"Mon nom : offensé ; mon prénom : humilié ; mon état : révolté ; mon âge : l'âge de pierre. Ma race : la race humaine. Ma religion : la fraternité." , cet échange entre "le rebelle" et "la mère" de son livre Et les chiens se taisaient, peut laisser paraître la pensée d'Aimé Césaire. Une pensée qui avait "la force de refaire ce qui a été défait ; la force d'inventer au lieu de suivre ; la force "d'inventer" notre route et de la débarrasser des formes toutes faites, des formes pétrifiées qui l'obstruent", la pensée d'un poète qui s'est confronté à l'histoire. "Ma poésie parle pour moi", a-t-il souvent déclaré.

dimanche, 20 mars 2011

La rue s’est remplie de tomates

Printemps des poètes 2011. Le cuisinier Alain Passard rend hommage au poète chilien Pablo Neruda.

La rue
s’est remplie de tomates
midi,
été,
la lumière
se coupe
en deux
moitiés
de tomate,
dans les rues
le jus
coule.
En décembre
la tomate
se déchaîne,
envahit
les cuisines,
s’introduit dans les repas
s’assied
calmement
sur les buffets,
parmi les verres,
les beurriers,
les salières bleues
...


Alain Passard récite Pablo Neruda par LEXPRESS
Pablo, Neruda. Odes élémentaires, France, Gallimard, 1974

mardi, 08 février 2011

Le muscle de l'espoir

poésie

J'ai traversé des seuils     
rencontré le partage
j'imaginais des sons des saveurs des reflets
j'inventais une durée par-delà tout naufrage
J'ai gravé l'avenir dans la moelle du passé
Je réduisais les murs
Transperçais les enceintes
J'ai aimanté les mots
J'ai dansé le silence
sur les nervures du temps
J'ai comblé d'herbes
Les gouffres les brèches les failles
Enroulé de soleils la spirale des nuits
Au versant des carnages
J'ai sauvegardé l'oiseau.

Andrée Chedid

05:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, livre

vendredi, 04 février 2011

Un champ d'îles

Un champ d'îles, poême d'Edouard Glissant

poésie, poème

...
Sa clarté est dans l'océan
Dans la patience que traîne
Vers où nul oeil ne se distend
La flore d'îles du Levant

Ce qui berce en vos yeux son chant
Pour atteindre le matin ô connue
Inconnue c'est la chaleur fauve
Du Chaos où l'oeil enfin touche

Île ces requins vos fumures
Le charroi de votre sang l'homme
Et sa colline la femme et les cases
L'avenue dans ces miroirs les Mains

Est-ce oiseau, une racine qui gicle
Est-ce moisson, l'amitié grandie de la terre
La même couleur éclabousse, caresse
La souffrance est de ne pas voir

Beauté de ce peuple d'aimants
Dans la limaille végétale et vous
Je vous cerne comme la mer
Avec ses fumures d'épaves

Beauté des routes multicolores
Dans la savane que rumine
L'autan plein de mots à éclore
Je vous mène à votre seuil

Écoutant ruisseler mes tambours
Attendant l'éclat brusque des lames
L'éveil sur l'eau des danseurs
Et des chiens qui entre les jambes regardent

Dans ce bruit de fraternité
La pierre et son lichen ma parole
Juste mais vive demain pour vous
Telle fureur dans la douceur marine,

Je me fais mer où l'enfant va rêver.

On peut lire ce poème en entier sur le site lehman.cuny.edu

vendredi, 17 décembre 2010

La biodiversité a inspiré de nombreux poètes

La biodiversité a inspiré de nombreux poètes cette année à l’occasion du «concours poèmes» de Noé conservation.

poeme-2010-01.png

Voici les poèmes de quelques lauréats, les autres sont disponibles sur le site noeconservation.org

poeme-2010-02.png

poeme-2010-03.png

poeme-2010-04.png

vendredi, 03 décembre 2010

Une vache dans ma chambre

Une vache dans ma chambre est un recueil poétique de Dominique Cagnard qui fait partie de la sélection du Prix Poésie des lecteurs Lire et faire lire.

liretfairelire1.jpg

"Une vache dans ma chambre" est un recueil de poésie jeunesse où la tendresse de l'auteur pour les vaches n’est nullement feinte. Dominique Cagnard a une écriture très personnelle. Et c’est presque au sens propre que l'on peut prendre le titre tant ces vaches l’accompagnent en pensée et en attention tendre. Elles dorment presque auprès de lui, dans sa chambre. Aude Leonard accompagne ces poèmes de ses montages photos en réelle correspondance, sans redondance.

liretfairelire3.png

Si les vaches partaient en vacances
elles iraient voir le Mont Blanc
et visiteraient
Paris la Tour Eiffel et le Moulin Rouge
ou peut être diraient :
Non
nous sommes si bien
à regarder les boutons d'or
Les vacances c'est pour les hommes
Nous ne voulons rien que le ciel
et un coin d'herbe
pour abriter nos yeux.

Pour lire d'autres pages de ce recueil de poésie, on peut consulter le site lekti-ecriture.com

samedi, 04 septembre 2010

Heureux celui qui peut

Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse,
S'élancer vers les champs lumineux et sereins !
Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor
Qui plane sur la vie et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes.

baudelaire.png

Charles Baudelaire.

08:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : fleurs, poème, poésie

mercredi, 19 mars 2008

Premiers signes du Printemps

1898596286.JPGTandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars, qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes
Sournoisement, lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne
Poudrer à frimas l'amandier.

1484753315.JPGTout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux près les perce-neige
Et les violettes aux bois.


Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Il te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'Avril tournant la tête,
Il dit " Printemps, tu peux venir ! ".

Théophile Gautier