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lundi, 07 décembre 2009

A la rencontre des premiers réfugiés climatiques

D'ici à 2050, selon l’ONU, ils seront 150 millions, chassés de chez eux par le réchauffement climatique. Parce que leurs terres auront été inondées et seront devenues inhabitables et/ou inexploitables. Parce que ces terres auront purement et simplement disparu, recouvertes par l’océan. Ou encore, à l’inverse, parce que l’eau s’en sera retirée, condamnant les sols à l’aridité totale.

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A l’heure où l’on parle de « réfugiés » climatiques, terme optimiste qui laisse entendre que ces populations pourraient trouver un accueil décent sous d’autres cieux, n’est-il pas plus conforme à la réalité prévisible de parler d’ « exilés », partis sous la contrainte des éléments, et qui risquent – tout en perdant leur identité - de n’être les bienvenus nulle part ?

Pour mieux comprendre les conséquences envisageables du réchauffement climatique, on peut lire le livre du Collectif Argos, Jean Jouzel, Donatien Garnier Réfugiés climatique Infolio - 2007
refugies-climatiques01.jpgPendant quatre ans, le collectif Argos est allé à la rencontre des premiers "réfugiés climatiques". De l'Alaska où se pose le problème du dégel des sols arctiques, aux îles Tuvalu, Maldives et Halligen pour illustrer la montée du niveau des océans, en passant par le Tchad et la Chine gagnés par la désertification, le Bangladesh qui subit l'inondation des deltas, le Népal victime de la fonte des glaciers, enfin les Etats-Unis où les cyclones sont de plus en plus violents. Soit, au terme de ce périple : neuf escales afin d'éveiller les consciences sur l'ampleur prévisible des mouvements de population et la perte d'une pluralité ethnique et culturelle.

Pour en savoir plus on peut consulter la bibliographie mise en ligne après l'émission "Tout un Monde" diffusée sur France Culture ce dimanche 6 décembre 2009.

dimanche, 08 novembre 2009

On ne négocie pas avec le climat, on agit.

Cette semaine, une inquiétude a plané à Barcelone sur le succès d’un accord mondial sur le climat avant janvier 2010. Il y a encore quelques mois, le Sommet de Copenhague, qui se tiendra du 7 au 18 décembre, s’annonçait comme un moment historique. Nombre d’experts craignent aujourd’hui que les discussions ne débouchent sur un compromis peu ambitieux.

L’ultimatum climatique est une campagne s’intégrant dans la mobilisation internationale pour obtenir à Copenhague 2009 un accord à la hauteur des enjeux climatiques.

Monsieur le Président,

Au mois de décembre de cette année se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. Confrontés au péril climatique, les dirigeants du monde entier devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial fondé sur un constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat de cette conférence dessinera l’avenir climatique de l’humanité. Or comme le rappelait il y a un an le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, « nous sommes au bord d’une catastrophe si nous n’agissons pas ».

Acteurs reconnus de la protection de l’environnement, des droits humains et de la solidarité internationale, conscients des responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première fois de parler d’une seule voix pour vous exprimer publiquement notre préoccupation et vous appeler à agir avec ambition et détermination lors de la Conférence de Copenhague. Au regard de l’ultimatum climatique auquel l’humanité est confrontée aujourd’hui, Monsieur le Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009.

Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’activité humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en différents points du globe, notamment par la multiplication des catastrophes climatiques. Si nous n’agissons pas maintenant, ils seront sans aucun doute encore plus dévastateurs. C’est le constat sans appel de 2 500 scientifiques du monde entier qui ont reçu collectivement le Prix Nobel de la Paix en 2007 pour leurs travaux sur le phénomène des changements climatiques. Depuis, de nouveaux éléments scientifiques montrent, chaque jour, que le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes, avec des conséquences bien plus précoces que prévues et d’ores et déjà visibles.

S’il est encore difficile d’évaluer avec précision l’amplitude des impacts, le danger est en revanche déjà certain. Ecosystèmes ravagés, variabilité climatique extrême, hausse du niveau des océans… : les premières victimes de ces catastrophes en chaîne sont les populations déjà vulnérables en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, du Sud Est ou dans de nombreux pays insulaires. La sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme les « réfugiés climatiques ». Dans un monde de crises, nous craignons que la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère  et la souffrance humaine prennent encore un peu plus le pas sur la paix, la dignité humaine et la démocratie.

L’urgence climatique nous commande donc d’agir à la hauteur des périls qui sont devant nous. Nous maîtrisons déjà la plupart des technologies nécessaires pour relever le défi d’un mode de développement qui intégrerait à sa juste mesure l’impératif climatique. De plus, cette rupture avec un modèle de développement hérité d’un passé révolu recèle des opportunités d’économies, d’emplois et d’innovations considérables. Encore faut-il que nous prenions la décision politique de le faire.

Tout d’abord, il faut impérativement parvenir à stopper la croissance des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2015 avant de les faire décroître. C’est la seule voie pour limiter le réchauffement des températures bien en-dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la capacité à s’adapter de nos sociétés et des écosystèmes est menacée. Pour ce faire, Les pays industrialisés, dont la France, doivent s’engager collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.

Mais cela ne sera pas suffisant. Les pays en développement doivent, eux aussi, mettre en place les politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui limiteront la croissance de leurs émissions avant de les réduire, sans compromettre leur légitime aspiration au développement économique et social. L’accord de Copenhague devra permettre à ces pays d’évoluer vers des modèles sobres en carbone. Il devra aussi leur permettre de s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique.

Pour nombre d’entre eux, en particulier les plus vulnérables, ces actions ne pourront se faire sans le soutien financier et technique des pays industrialisés. Les besoins d’ici à 2020 sont évalués à plus de 100 milliards d’euros par an. C’est moins de 10% des dépenses militaires mondiales.

Responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui dans l’atmosphère, munis de capacités d’action plus fortes, les pays industrialisés portent la responsabilité morale, légale et économique de mener le combat contre le dérèglement du climat. Monsieur le Président, vous vous devez de prendre la tête de ce combat qui est sans aucun doute l’enjeu de ce siècle. Notre avenir commun dépendra dans deux cents jours des choix politiques qui seront faits.


Serge Orru, WWF-France
Pascal Husting, Greenpeace France
François Danel, Action contre la Faim
Olivier Braunsteffer, Care France
Souhayr Belhassen, FIDH
Nicolas Hulot, Fondation Nicolas Hulot
Anne Bringault, Les amis de la terre
Michel Bruguière, Médecins du Monde
Luc Lamprière, Oxfam France Agir Ici
Sandrine Mathy, Réseau Action Climat
Michel Roy, Secours Catholique

Pour en savoir plus, on peut consulter le site copenhague-2009.com

06:05 Publié dans vidéo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : climat, copenhague

mardi, 18 août 2009

La préparation du sommet de Copenhague

Les négociations, préparatoires au sommet de Copenhague en décembre 2009, piétinent.
Ces jours-ci, les négociations menées sous l'égide de l'ONU à Bonn, par les délégués de 180 pays, ont buté sur des questions d'argent pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. Un avant-projet de 200 pages doit être présenté à Copenhague pour prolonger l'accord de Kyoto. Depuis les dernières négociations, des progrès ont été accomplis, mais selon Yvo de Boer, le secrétaire exécutif de la Convention de l'ONU, à ce rythme, l'accord sera à minima.

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Pour les pays émergents, la responsabilité historique du changement climatique incombe aux pays industrialisés et les pays les moins développés estiment que les pays les plus riches doivent s'engager sur un montant des aides correspondant à 1% de leur PNB, ce qui correspondrait à environ 300 milliards d'euros chaque année.
Deux autres réunions préparatoires sont programmées, la première à Bangkok fin septembre et la deuxième à Barcelone début novembre. Deux réunions cruciales pour lever les divergences sur la répartition des efforts à fournir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.