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mardi, 05 juillet 2011

L'agnotologie, science de l'ignorance

En 1992, Robert Proctor de l'université de Stanford a proposé le terme d'Agnotologie pour désigner la science de l'ignorance. Selon cet historien des sciences, on s'intéressait beaucoup plus à la production des connaissances qu'à la manière dont la société fabrique et propage l'ignorance. Depuis, l'agnotologie recouvre une discipline aux confins de la philosophie, de la sociologie et de l'histoire des sciences. Une discipline dont l'objet est l'étude de l'ignorance elle-même, mais aussi des moyens mis en oeuvre pour la produire, la préserver et la propager.
Le projet peut sembler abstrait pourtant il traite de questions d'actualité qui surgissent lorsque la science s'invite dans la société. Bien souvent, lorsque des technologies sont contestées, lorsque certains produits se révèlent être nocifs ou dangereux, des mécanismes agnotologiques se mettent en place.

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De nombreux organismes américains, parfois financés par les intérêts des combustibles fossiles comme le pétrole, enrôlent des scientifiques pour poursuivre, sur la question climatique, l'oeuvre agnotologique commencée à la fin des années 1980. Avec les mêmes moyens que les autres scientifiques : publication de livres, de rapports, de communiqués de presse, de tribunes publiées dans la presse... Selon l'historienne des sciences Naomi Oreskes de l'université de Californie à San Diego, leur production ressemble à de la science, avec des notes de pied de page et des références, mais elle n'en emprunte pas les canaux habituels et une fois que ces arguments sont injectés sur le Net, ils ne peuvent plus être arrêtés ou contrés. Dans les forums en ligne, ils sont mis en avant et suscitent des discussions sans fin. Instrument de l'accès au savoir, Internet est aussi devenu, paradoxalement, une pièce maîtresse du dispositif agnotologique. Selon l'historienne, sur de nombreuses questions relatives au climat, un honnête citoyen ne peut plus s'informer en cherchant des informations sur Google.

Pour en savoir plus, on peut relire l'article de Stéphane Foucart publié dans le Monde

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