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mardi, 04 décembre 2007

L'homme et la nature / "Paul dans sa vie" le film

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Pourquoi ce film ?
A cause du précédent, tourné au même endroit, quelques années plus tôt. Je suis né dans la Hague. Je m'en suis éloigné et j'y reviens plus volontiers depuis que j'ai passé la quarantaine. Je m'étais comme "mis en quarantaine", car je suis un enfant du nucléaire, d'une génération qui ne l'a pas bien vécu pendant longtemps puis qui a fini par s'y résoudre.

L'objectif n'était pas de faire une chronique naturaliste ?
Non, pas seulement en tout cas. J'ai révisé mes classiques, de Giono à Depardon en passant par Rouquier. Je savais quels travers je voulais éviter. Nous avions un formidable acteur avec une vraie présence, une grande précision du geste. Lors des premières prises de vue, Guy m'a dit : "c'est du Millet". C'était juste mais parfois c'était aussi du Buster Keaton... Nous étions vraiment en phase. Je crois avoir tenté, comme j'aime le faire en général quel que soit le format, de confectionner une chronique à la fois grave et légère, tendre et mélancolique.

27c3380050ac25e7124575ed164805aa.jpgVous vous défendez d'une tendance à la nostalgie. On a pourtant le sentiment que pour représenter l'agriculture il faut une bonne dose de pittoresque, de folklore ?
Je crois que l'agriculture est un peu perdue entre son image et son imaginaire. La définition du mot folklore, c'est me semble t-il "la science des traditions et des usages d'un pays". Je préfère dire qu'il s'agit de leur représentation outrée. Et je vous rappelle que Paul s'en défend dès le début du film : "Je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie". De ce point de vue, une séquence me paraît très importante, c'est celle du salon de l'agriculture et de ses flonflons, ce spectacle qu'autour de leur table ils regardent et commentent à la télévision. Le voilà le vrai folklore, celui que nous fabriquons pour nous rassurer. Comme nous fabriquons du beurre "au goût de noisette... Tout a goût de noisette !" dit Paul. Mais lui n'a pas besoin de ce que nous appelons la valeur ajoutée. Et Paul, dans sa vie, c'est bien cela aussi : une forme d'intégrité, une entité. L'homme en harmonie avec son activité et son environnement.
source : Paul dans sa vie