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mercredi, 07 octobre 2009

Le retour de l'oseille dans les recettes

L'oseille est cultivée dans de nombreux potagers familiaux, mais elle se fait rare sur les étals des marchés. Son goût est sûrement jugé trop fort pour les recettes de la cuisine moderne. On assiste pourtant à un retour de l'oseille dans différents plats. C'est l'occasion de revisiter des recettes plus classiques ou d'accompagner un plat de pâtes avec une autre sauce que la traditionnelle sauce à la tomate.

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L'oseille est souvent utilisée pour relever les légumes fades, les purées et les soupes. On l'associe très souvent aux pommes de terre mais on peut aussi la cuisiner comme légume principal.

Pour la préparer, il faut équeuter les feuilles et enlever les plus grosses côtes qui contiennent des fils. Les feuilles d'oseille sont ensuite couper en lanières. On utilise alors les feuilles vertes crues en chiffonnade, assaisonnées d'une sauce vinaigrette au miel. Il faut compter au moins 500g d'oseille crue pour 4 personnes. Si on poêle les feuilles d'oseille, il faut augmenter la quantité car les feuilles réduisent beaucoup lors de la cuisson. On peut aussi l'incorporer dans une sauce à base de vin blanc, échalotes et crème fraîche pour un plat de pâtes accompagné d'une chiffonnade d'oseille crue.

L'acidité de l'oseille est réputée pour attendrir les viandes. On enroule alors la viande dans les feuilles d'oseille pour les cuire au four. Lors d'un séminaire, Hervé This a testé une autre précision culinaire « l'oseille dissout les arêtes de poisson ». Cette précision figure dans des livres de cuisine, anciens ou modernes et des professionnels reconnus affirment qu'on peut observer le phénomène si on utilise un dos de sandre, poisson d'eau douce carnassier, mariné pendant une journée avec du vin blanc et de l'oseille. Dans le cadre de ce test, la conclusion a été assez surprenante. Il semblerait que c'est le vin blanc qui agit pour dissoudre les arêtes et non l'oseille. Peut-on malgré ce test, penser que l'acidité de l'oseille renforce l'efficacité du vin blanc ? Pour en savoir plus on peut consulter le site la-cuisine-collective.fr

vendredi, 18 septembre 2009

Précisions culinaires à propos de haricots verts

Il a été analysé que toute recette de cuisine est composée de trois parties : une partie techniquement inutile, une sorte d’enrobage littéraire, une partie de « définition », le minimum nécessaire pour obtenir le met recherché et une partie de « précisions culinaires ».

Ces précisions culinaires ont tendance à disparaître, d'où l'idée de créer une « banque des précisions culinaires » (dictons, tours de main, adages, maximes, trucs, astuces...) recueillies dans des livres de cuisine écrits en langue française. Un des objectifs de la discipline nommée « gastronomie moléculaire » est de tester ces précisions. Si on souhaite enrichir cette banque, on peut envoyer les précisions dont on a la connaissance à : herve.this@paris.inra.fr

Voici quelques unes des précisions culinaires à propos de haricots verts :

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1742 : Marin, Les dons de Comus, 2001  (fac similé de l’édition de 1742) , Manucius, Pau, Tome 3, p. 382 : « Haricots verds […] Etant épluchés, vous les faites cuire dans l’eau avec sel & un petit morceau de beurre » et p. 385 : « Haricots en allumettes. Laissez-les de leur longueur & les faites blanchir pour ôter le goût de vert ».

1820 : La nouvelle cuisinière bourgeoise (sixième édition) , par l’auteur du Parfait cuisinier, Paris, Editions Locard et Davi, 1820, p. 214 : « Haricots verts marinés. Cueillez des haricots d’une grandeur moyenne ; versez dessus un peu d’eau bouillante, et couvrez-les bien ; le lendemain, égouttez et séchez-les ; ensuite versez dessus une marinade bouillante faite avec du vinaigre de vin blanc, du poivre noir, un peu de macis et de gingembre ; répétez ce procédé deux ou trois jours de suite, jusqu’à ce que vos haricots redeviennent verts ».

1887 : Emmeline Raymond, Le nouveau livre de cuisine  (3e édition) , Paris, Firmin-Didot, 1887, p. 288, à propos de haricots verts : « Faites bouillir de l’eau salée, et, quand elle bout à gros bouillons, mettez-y les haricots ; faites-les cuire sur un feu assez vif, sans que la casserole soit couverte ; retirez-les, faites-les égoutter, jetez-les dans de l’eau froide, et faites-les encore égoutter avant de les remettre sur le feu ».

1976 : Michel Guérard, La grande cuisine minceur, Paris, Robert Laffont, p. 59 : « Les sortir rapidement de l’eau de cuisson à l’aide d’une écumoire et les tremper 10 secondes dans un récipient rempli d’eau glacée ; cette opération permet de contrôler et d’arrêter instantanément la cuisson, mais aussi de dessaler en partie le légume « sur-salé » volontairement au départ  (20 g au litre) , pour obtenir une cuisson rapide et d’en fixer joliment la couleur ».

1991 : Ducasse, Méditerranée, p. 91 : « Ne pas mélanger les haricots à la vinaigrette par avance ; la vinaigrette altérerait leur couleur » et dans La Riviéra, p. 132 : « Salez les haricots à mi cuisson pour éviter qu’ils ne durcissent ».

1993 : Joël Robuchon, Les Dimanche de Joel Robuchon, Le Chêne, Paris, p. 58  :
"Mettre à bouillir une très grande quantité d'eau, trois fois le volume des haricots verts  (plus il y aura d'eau meilleurs ils seront) . Ne pas utiliser de casserole ou de faitout en aluminium, qui les feraient noircir. L'idéal et d'utiliser une casserole en cuivre qui renforcera leur couleur. Pour conserver l'aspect chlorophyllien, il faut beaucoup d'eau de cuisson". 
"Ne saler qu'au moment où l'eau bout, car le sel active le bouillonnement de l'eau"
"C'est à ce moment précis qu'il faut plonger les haricots"."Laisser cuire à découvert, sinon ils noircissent". "Il faut non les verser dans l'égouttoir, mais les sortir de l'eau à l'aide d’une écumoire, pour éviter que les impuretés dues à la cuisson restent collées".
2000 : A propos de haricots verts, conseils d’Escoffier, Toques d’or,  p. 11 : « On ne doit pas les rafraîchir quand ils sont cuits ; on se contente de les sauter sur le feu, de manière à en faire évaporer l’humidité ».

Pour en savoir plus, on peut consulter le site de l'INRA